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ALLEGEANCE
(Eloge
d'une soupçonnée)
Dans les rues de
la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima.
Il cherche son pareil dans le
voeu des regards.
L'espace qu'il parcourt est ma fidélité.
Il dessine l'espoir, puis, léger, l'éconduit.
Je vis au fond de lui comme une
épave heureuse.
A son insu, ma liberté est son trésor !
Dans le grand méridien où s'inscrit son essor,
Ma solitude se creuse.
Dans les rues de la ville, il
y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima
Et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas !
FRONT DE LA
ROSE
Malgré la fenêtre ouverte dans la chambre au long congé,
l'arôme de la rose reste lié au souffle qui fut là.
Nous sommes une fois encore sans expérience antérieure,
nouveaux venus, épris. La
rose ! Le champs de ses allées éventerait même la
hardiesse de la mort. Nulle grille qui s'oppose. Le désir resurgit,
mal de nos fronts évaporés.Celui
qui marche sur la terre des pluies n'a rien à redouter de l'épine,
dans les lieux finis ou hostiles. Mais s'il s'arrête et se recueille,
malheur à lui ! Blessé au vif, il vole en cendres, archer
repris par la beauté.

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visage Nuptial
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